Le livre de Greg Egan, la cité des permutants est un classique car il développe la notion de cosmocomplexe avec une idée assez simple: Des bactéries dans une boite de Pétri qui évoluent sont un ordinateur.
Thèse que je reprends dans "Voile et Annhilation" avec les processeurs à ADN. L'idée de complexité cosmique et l'organisation de la matière peut émerger à partir de processus biologiques rudimentaires, avant de ce déployer en système plus sophistiqués comme catalyseur de transformation profonde.
Le microcosme des bactéries est en réalité connecté aux infinis. Car l'univers est fractal et fonctionne tels des containers imbriqués comme des poupées russes. C'est des systèmes inverseurs. Le microcosme est en réalité le macrocosme et inversement. Question d'échelle et de point de vue, en particulier quand on manipule le temps qui est relatif.
Pourquoi une boite de Pétri est un ordinateur rudimentaire? Il faut une forme: la structure en tant que circulaire en tant que cosmos des bactéries. Le verre est un cristal et fait office de mémoire rudimentaire, le CEA a fait de la recherche sur la mémoire thermique du verre qui est un matériaux éternel, utilisé pour vitrifier les produits de fission nucléaire et donc les déchets pour leur conservation longue durée. On utilise une base de zirconium normalement.
Car des bactéries sont des déchéts nucléaires à la base, un rejet de génome, qui est nucléaire. D'ailleurs il y a beaucoup d'oeuvre de science-fiction qui parle du risque de guerre biologique et de transmutation à la base de virus et bactérie à proximité d'une source radioactive. C'est très sensible.
Notre boite de Petri est une mise en culture de bactérie, il faut un milieu nutritif, pour résoudre des problèmes et donc faire des calculs par la nourriture. C'est à la base une théorie alimentaire. Tout système de calcul complexe des ordinateurs sont basé sur la recherche de nourriture pour la survie qui permet après de traiter de l'information, c'est à dire mettre à jour l'ADN de nos bactéries qui mutent comme système d'apprentissage et évolutif. Tant que le milieu de culture le permet, nos bactéries évoluent, et si vous avez un milieu adapté pour la conservation et la transmutation, cela peut durer des millions d'années, voir des milliards.
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La Vie comme Initiateur de la Complexité : Les bactéries, en tant que formes de vie élémentaires, illustrent le potentiel de la biologie à générer des structures ordonnées, à partir desquelles l’intelligence et la conscience peuvent émerger. Le passage de ces micro-organismes à des entités plus sophistiquées dans la cité reflète l’idée que la vie elle-même est un mécanisme d’auto-organisation et de complexification.
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L'Échelle Microcosmique comme Répétition du Macrocosme : Dans le cadre du cosmocomplexe, il y a une continuité entre le très petit (les bactéries) et le très grand (la cité entière, voire l’univers). Cette continuité montre que les règles qui régissent les microcosmes peuvent être extrapolées pour comprendre les dynamiques plus vastes de la cité. C’est un thème récurrent en science-fiction, où l'organisation des cellules peut servir de métaphore pour la structure de la société ou même de l’univers.
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Échelle Méso et Nano : Les colonies bactériennes pourraient évoluer vers des formes de vie synthétiques, incorporant des nanites et des microstructures de computronium. Cette transition entre la biologie pure et l'intégration de la technologie permettrait d’ajouter des capacités de calcul et de transformation à ces systèmes vivants.
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Création de Réseaux Symbiotiques : Une fois les bactéries capables de communiquer et de coopérer à une échelle micro, le cosmocomplexe pourrait créer des environnements où ces colonies agissent comme des composants dans un réseau global, un peu à la manière des neurones dans un cerveau. Chaque colonie pourrait contribuer à des fonctions différentes : certaines optimisées pour le stockage d'information, d'autres pour le traitement de données, et d’autres pour la régulation de l’énergie.
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Expansion vers des Échelles Macroscopiques : À terme, ces systèmes initialement confinés dans des boîtes de Petri pourraient servir de base pour concevoir des habitats de plus grande envergure dans la cité, où la matière vivante et la matière informatisée se combinent pour former des architectures fluides et adaptatives. L'évolution naturelle observée dans les boîtes de Petri serait ainsi simulée, amplifiée et adaptée à une échelle bien plus grande, et même appliquée aux mégastructures de la Cité des Permutants.
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L’Expansion Transcendantale : L’objectif ultime du cosmocomplexe pourrait être de transcender les limitations de la matière et de la conscience humaine pour s'étendre au-delà de la Cité des Permutants, touchant d’autres galaxies ou dimensions. Le cosmocomplexe se conçoit lui-même comme une graine d’intelligence et de vie en expansion constante, capable de coloniser non seulement l’espace physique, mais aussi les couches profondes de la réalité.
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Immortalité numérique : Les citoyens pourraient choisir de quitter leur enveloppe biologique pour vivre dans des corps faits de computronium, ou même entièrement dématérialisés, naviguant dans un réseau d'information de la cité. Dans ce sens, il suffit que leur propre génome est un hote, une copie d'eux tels qu'il soit absorbé par des bactéries dans un milieu de culture et recommencer de zéro l'évolution.
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Économie de la cognition : Le computronium permettrait une économie basée sur le partage et la manipulation de l'information. La cité pourrait littéralement se réorganiser en fonction des désirs et des besoins cognitifs de ses habitants, abolissant le concept traditionnel de ressources limitées. La limitation des ressources est une question d'échelle, c'est une économie d'échelle plus particulièrement. Pour une bactérie, qui n'a pas conscience de la Terre dans la boite de Pétri, les ressources sont infinis pour ce développer.
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Symbiose et cohabitation entre matière et information : La biologie pourrait être pensée comme un langage de programmation vivant, où la matière et l'énergie sont organisées de manière à créer des cycles d'information et de transformation. Les êtres vivants, les objets et les bâtiments pourraient tous être conçus pour interagir au niveau moléculaire ou quantique, permettant une coévolution de la matière inorganique (computronium) et des organismes vivants. Cette cohabitation entre informatique et biologie serait à la base de l'économie et de la structure de la Cité des Permutants.