Il y a effectivement une tendance où une partie de la génération Z se détourne des métiers de la tech et de la programmation, en particulier dans les grandes entreprises comme les GAFAM. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :
1. Rejet du capitalisme et du consumérisme
Désillusion face aux GAFAM
- Beaucoup de jeunes voient les grandes entreprises tech comme des machines à profit qui exploitent les données personnelles et les employés.
- Des scandales comme ceux de Facebook (Cambridge Analytica) ou d’Amazon (exploitation des employés) ont terni l’image du secteur.
- La génération Z valorise davantage les métiers à impact social (écologie, santé, éducation) plutôt que ceux liés à l’optimisation de la publicité et du consumérisme.
2. Automatisation et Fin du "Rêve de la Tech"
L’IA remplace la programmation "classique"
- Avec l’arrivée de ChatGPT, Copilot et autres IA génératives, le codage devient de plus en plus automatisé.
- Beaucoup de jeunes se demandent si devenir développeur a encore un avenir, vu que l’IA est capable d’écrire du code à leur place.
Moins de salaires mirobolants
- Avant, être un ingénieur chez Google ou Facebook garantissait un salaire énorme et un prestige social.
- Aujourd’hui, avec les licenciements massifs dans la tech (2023-2024), le secteur ne semble plus aussi stable et attractif.
3. Une Génération qui Privilégie l’Équilibre Vie Pro/Perso
Moins de passion pour le travail
- Contrairement aux générations précédentes (Boomers, Gen X, Millennials), la Gen Z ne vit pas pour travailler.
- Le modèle du développeur travaillant 80h/semaine dans une startup pour un salaire hypothétique ne fait plus rêver.
- Beaucoup préfèrent des métiers moins stressants, même s’ils sont moins bien payés.
Travail en distanciel ≠ culture de bureau GAFAM
- Google, Meta et d’autres entreprises forcent le retour au bureau, alors que la génération Z préfère le télétravail.
- Résultat : moins d’intérêt pour ces boîtes.
4. Un Changement d’Intérêts : Créativité et Éthique
Plus de créateurs que de techniciens
- La génération Z est plus attirée par des métiers créatifs et autonomes :
- Art digital, streaming, game design, entrepreneuriat, IA générative…
- Beaucoup voient la tech comme un outil plutôt qu’un but en soi.
Métiers plus éthiques et durables
- Beaucoup ne veulent pas travailler pour optimiser un algorithme de publicité ou augmenter le taux d’engagement des réseaux sociaux.
- Ils privilégient des carrières dans :
- L’écologie, les énergies renouvelables
- Les sciences sociales, la psychologie
- L’éducation et la philosophie
Vers un Déclin des Ingénieurs ?
Pas forcément. La tech continue d’évoluer, mais :
- Moins d’engouement pour les grandes entreprises tech comme Google, Amazon, Facebook.
- Plus de scepticisme sur l’avenir de la programmation avec l’IA.
- Une génération plus attirée par l’éthique et l’équilibre que par l’argent et la performance.
La mode de la décroissance joue un rôle majeur dans le désintérêt d’une partie de la génération Z pour les métiers de la tech et de l’ingénierie.
5. La Défiance envers la Croissance Économique et le Progrès Technologique
La décroissance prône une réduction volontaire de la production et de la consommation pour préserver l’environnement et favoriser un mode de vie plus sobre.
- La tech et l’ingénierie sont vues comme des moteurs du productivisme et du consumérisme, ce qui les rend moins attirantes pour ceux qui adhèrent à cette idéologie.
- La croissance infinie n’est plus un objectif pour une partie de la jeunesse, qui privilégie des modèles alternatifs (low-tech, circuits courts, économie solidaire).
Exemples :
- Rejet des GAFAM, accusés d’obsolescence programmée et d’exploitation des ressources.
- Moins d’intérêt pour les industries lourdes, la finance et les startups ultra-compétitives.
6. La Tech vue comme un Facteur de Crise Environnementale
L’impact écologique de la tech est dénoncé :
- Surconsommation énergétique (data centers, IA, cryptomonnaies).
- Extraction de ressources rares (lithium, cobalt) pour les semi-conducteurs.
- Déchets électroniques en augmentation.
Résultat : La génération Z privilégie les solutions low-tech :
- Réparation et recyclage plutôt que nouvelles technologies.
- Logiciels libres et matériel durable plutôt que gadgets jetables.
- Intérêt pour les énergies renouvelables et la sobriété numérique.
Ironie : Malgré ce rejet, l’IA et les réseaux sociaux continuent d’être massivement utilisés par cette même génération.
7. Une Désillusion face aux Métiers de l’Ingénierie
L’ingénieur = instrument du capitalisme
- Beaucoup voient les ingénieurs non plus comme des pionniers du progrès, mais comme des exécutants du profit.
- Les jeunes décroissants ne veulent pas concevoir des produits destinés à être obsolètes ni travailler pour des entreprises qui surenchérissent sur la surconsommation.
La perte du rêve de l’ingénieur sauveur
- Avant, un ingénieur était vu comme celui qui bâtit des ponts, invente l’électricité, envoie l’homme sur la Lune.
- Aujourd’hui, beaucoup ont l’impression que les ingénieurs ne font que créer des algorithmes publicitaires, des loot boxes dans les jeux vidéo, ou des gadgets inutiles.
8. Un Intérêt Grandissant pour l’Artisanat et la Low-Tech
Le retour du "Fait-Main" et des Métiers Traditionnels
- Moins d’intérêt pour le high-tech, plus pour le low-tech.
- Augmentation des formations en menuiserie, agriculture, permaculture, mécanique simple.
- Attrait pour les circuits courts et l’autonomie, notamment en bricolage et réparation.
Exemple :
- Éco-villages et habitats autonomes au lieu des villes ultra-connectées.
- Logiciels open-source et auto-hébergement au lieu des solutions cloud centralisées.
9. Paradoxe : La Génération Z Reste Hyperconnectée
Malgré cette idéologie décroissante, la génération Z reste ultra-technophile :
- Usage massif des réseaux sociaux (TikTok, Instagram).
- Développement d’IA génératives et de nouvelles technologies.
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Dépendance aux outils numériques, même dans les cercles décroissants.
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Rejet de la tech "capitaliste", mais fascination pour les outils technologiques.
- Beaucoup veulent un modèle technologique plus éthique et sobre, sans forcément rejeter la technologie en elle-même.
Un Changement de Priorités, pas un Rejet Total
- La mode de la décroissance joue un rôle clé dans la désaffection des métiers tech.
- L’ingénierie est perçue comme un outil du consumérisme plutôt que du progrès.
- Intérêt croissant pour la low-tech, l’artisanat et les solutions durables.
- Paradoxe : la génération Z critique la tech, mais reste ultra-connectée.