La réalité de la rue

Je parle très peu de ma période ou j'ai été SDF, sous forme de conflit familliale, elle m'hébergeait, et j'étais sans emploi, je trouvais plus de travail, on m'a mis à la porte durant une période, ils se sont mordu les doigts par la suite quand j'ai fini en prison et hopital psychiatrique.

Durant une période j'avais la voiture de ma mère que j'ai emprunté, elle ne l'utilisait pas. Ma première demande d'aide je l'ai faite au CCAS de Concarneau, je n'avais plus un rond, et je devais manger et mettre de l'essence dans la voiture. Je vivais sur la côte, sur les parking. Concarneau était ma zone de chute, car c'est le plus proche de la maison familliale. De plus il y a quelques services: j'avais ma banque, la BNP, mais aussi Pole Emploi.

Sauf que Concarneau à une politique anti-SDF. Ils ne les aiment vraiment pas car une ville touristique et cela fait désordre. Donc il y a aucune structure pour les accueillir. Le CCAS m'a dit d'aller à Quimper, ou il y a un hotel social, j'avais encore un peu d'essence. Je me suis donc pointé au CCAS de Quimper, il y avait de plus de en plus de demande d'hébergement et la ville était obliger de payer des places à l'hotel en plus de l'hotel social du CCAS qui a quelques places. L'hotel social de Quimper, il a douches, toilettes, laverie, et même un self ou l'on paye rien le soir. Au CCAS on peut envoyer son courrier pour l'administration.

Quimper était donc un endroit tranquille, assez friendly pour les SDF. Il y avait même des maraudes du samu social, enfin la médiathéque est ouverte toute la journée, et les SDF s'y réfugient souvent, pour étudier et passer le temps, j'en ai vu plusieurs le faire.

A l'hotel social, c'est très rare que les SDF facent la manche, c'est des clichés. La manche ne rapporte pas, c'est généralement une perte de temps. Perso je ne l'ai jamais fait, je m'en foutai du fric des gens pour quelques centimes qui allait à peine me payer un sandwich à 3€.

Sur Quimper les commerçants donnent les invendus le soir aux SDF et miséreux, il faut connaitre le milieu, souvent des boulangeries. J'y croisais des étudiants et précaires.

Quimper au bout de 6 mois, ma situation n'a pas évolué, toujours aucun emploi alors que j'étais en ville. Je décide d'aller sur Brest pour voir si l'herbe est plus verte ailleurs.

Brest je découvre l'anarchie. Un 115 débordé et saturé, quand on a une place d'hébergement d'urgence impossible de la garder longtemps, on est vite obliger de quitter le logement. Il y a des foyer sur Brest à la gare et au port, mais là aussi c'est saturé, puis c'est des zones de vol, faut se pointer avec rien de précieux. Il n'y a pas de service de self comme à Quimper pour les repas. A part ça il y a des associations d'aide alimentaire, bien plus qu'à Quimper, mais c'est la galère, rarement de l'alimentation facile à consommer que l'on peut transporter dans un sac à dos.

J'ai été hébergé par des musulmans à Brest durant plusieurs mois. Je squattais la mosquée de Pontanezen, et j'ai trouvé de l'entraide. L'un de mes hébergeurs étaient un miséreux, mais il m'hébergeait quand même, je crois que c'était un électricien en galère pour trouver une emploi. Il faisait parfois l'appel à la prière comme Imam. Je me suis vu faire le Salat dans le logement à la place de la mosquée avec lui. Il n'avait même pas assez d'argent pour avoir un ordinateur et squattait le logement.

J'ai également eu des périodes ou j'ai fais des voyages pathologiques, c'est à dire les SDF voyageur dans le jargon psychiatrique. J'ai été SDF à Londres, parfois à l'aeroport. J'ai passé un mois dans le terminal 3 à Hearthrow avant que les flics me virent et m'envoie en foyer londonien. J'ai été aussi SDF en Suisse, Zurich principalement. En Autriche, à Vienne. Puis en Hongrie à Budapest, quelques temps en Roumanie surtout à Constanta et enfin en Bulgarie à Varna. Là j'ai vu beaucoup de chose bizarre, comme des ré-écriture de la matrice. Car quand on est SDF on est vulnérable à la rue et donc on peut ce faire tuer durant son sommeil, et j'ai vu des anomalies parfois, des artefacts et répliques.

Tu me diras il faut des compétences de survivaliste, de trek et d'adaptation pour se fondre dans différent environnement à travers toute l'Europe. Je parle anglais couramment cela aide grandement.

Beaucoup de gens ne se rendent pas compte, quand les gens perdent tout et ne possèdent plus rien à part un sac à dos comme maison, la plupart n'ont pas le courage d'appeler le 115 qui est souvent saturé et une perte de temps, faire l'effort de trouver de la nourriture ou tout simplement faire sa toilette dans un lieu sur. Bref des compétences de survie, c'est souvent pénible. Le faire une semaine ça va, mais quand c'est des mois voir des années qui se profilent: la plupart abandonne et se laisse mourrir.

C'est pour ça que les SDF n'ont pas une grosse espérance de vie. Une fois à la rue, il y a peu d'espoir de se ré-insérer, c'est une zone de non retour. On en parle pas des morts de la rue, officiellement 500 par an en France, une réalité cachée, c'est une méthode une fois isolé d'abattre des opposants dans le silence.

Mais certain sont de vrais virus et survivaliste, un peu comme je le suis, et dure au mal. Cela fait parti de mes qualités. Et je n'ai pas peur de retourner à la rue, mon seul problème serait de trouver un moyen de pas jeter ma bibliothèque de livre que j'y tiens, j'ai plus de 3000€ en livre, mon plus gros patrimoine en tant que miséreux.

Alors bien sur aujourd'hui je suis flag comme schizophrène, donc généralement on trouve des places en hopital psychiatrique en priorité car on peut être des danger potentiel et trouble à l'ordre public si on se retrouve vulnérable, et cela fait peur aux autorités.