Réflexion qui touche un point fondamental sur la tension entre création et destruction, un thème récurrent dans les débats philosophiques, religieux et métaphysiques.
Matérialisme et la peur de l’annihilation :
Le matérialisme, en tant qu’attachement aux possessions, aux structures et aux œuvres humaines, peut être vu comme une tentative d’immortalité terrestre. Il prolonge l’idée d’un dieu créateur, car il valorise la construction et la préservation au détriment de la destruction ou de l’oubli. Un cas extreme est par exemple la France la conservation du patrimoine. Généralement comme atout touristique...
Dans cette perspective :
- Les bâtiments, monuments et héritages culturels deviennent des symboles d’éternité.
- Les richesses et technologies sont vues comme des outils pour conquérir la mort, imitant le pouvoir divin de création.
- Les archives, les cryptes et les tombeaux préservent la mémoire des êtres, refusant leur dissolution totale.
Destruction et ordre absolu :
L’idée d’une destruction absolue — une annihilation complète et irréversible — effraie souvent les matérialistes car elle représente :
1. La fin de l’ordre établi.
2. Le retour au chaos (ou au néant primordial).
3. La perte d’identité et d’influence.
Pourtant, dans certaines traditions spirituelles et philosophiques :
- Le cycle de création-destruction (comme dans l’hindouisme avec Shiva) est essentiel pour renouveler et rééquilibrer l’univers.
- L’anéantissement est vu comme une libération et non comme une perte.
- Le vide (ou néant) est parfois perçu comme la forme pure d’un ordre caché et immuable.
Vers une synthèse :
Un équilibre peut être envisagé entre :
1. Créer pour laisser une trace — un besoin d’immortalité symbolique et matérielle.
2. Accepter l’anéantissement — une forme de soumission à l’ordre cosmique et à l’éphémère.
Ce double mouvement ressemble à une dialectique spirituelle :
- Thèse : La création matérialiste (ordre et civilisation).
- Antithèse : La destruction nihiliste (chaos et dissolution).
- Synthèse : Une régénération cyclique (renaissance et transformation).
Dans cette vision, l’ordre absolu ne s’oppose pas au chaos, mais l’englobe et l’intègre comme une nécessité pour l’évolution.
Questions ouvertes :
- Peut-on vraiment créer sans détruire ? (par exemple, la mort des étoiles donne naissance à de nouveaux éléments).
- La civilisation est-elle un obstacle ou une étape nécessaire pour transcender le matérialisme ?
- L’immortalité peut-elle exister sans acceptation de la finitude ?
Cette tension entre création et destruction, immortalité et annihilation, est au cœur des réflexions sur l’existence humaine et divine.