J'ai commençé un nouveau livre et pas n'importe lequel, un classique de l'heroic-fantasy. Je ne suis pas un grand fan à la base mais je cherchais des idées et je "débug" un peu la problématique autour de la magie, de l'occultisme et l'esosterisme dans la lecture de l'imaginaire. Pourquoi cela se vend autant la thématique? Car il y a du mystère, des secrets que l'on cache aux autres. Mais Terremer et son autrice Ursula K. Le Guin fait parti des livres à avoir lu dans la vie autant que le silmarillion ou le cycle des martyrs. C'est une excellente conteuse d'histoire avec une prose très riche.
De quoi cela parle? Ici, il y a des dragons. Il y a des enchanteurs, une mer immense et des îles. Ged, simple gardien de chèvres sur l'île de Gont, a le don. Il va devenir au terme d'une longue initiation, en traversant nombre d'épreuves redoutables, le plus grand sorcier de Terremer, l'Archimage.
J'ai la dernière version sortie Terremer:intégrale de 2018, un pavé de 1700 pages. Je vais bien mettre deux mois à lire ça. Critique complète sur Babelio
Cette édition exhaustive comprend les romans ou recueil de nouvelles :
- le Sorcier de Terremer (1968)
- Les Tombeaux d'Atuan (1971)
- L'Ultime Rivage (1972)
- Tehanu (1990)
- Contes de Terremer (2001)
- le Vent d'ailleurs (2001)
mais aussi des présentations et postfaces de l'auteure, quatre nouvelles rares, la « Description de Terremer », une carte et des illustrations. C'est donc un assez bel objet, au papier très fin pour supporter une pagination maximale dans un volume au poids raisonnable.
Le Sorcier de Terremer :
A l'époque où a été écrit ce premier volume (1968), la fantasy n'était pas le phénomène éditorial qu'elle est devenue. J'ai donc trouvé une très grande fraîcheur à sa narration, qui a bien des égards s'éloigne des stéréotypes du genre. Si l'apprentissage de Ged , un adolescent doué de pouvoirs, est au centre du roman, le traitement du sujet échappe subtilement aux lois du genre. Ici, pas de camps bien tranchés entre bien et mal, pas de nations en guerre non plus. le récit laisse la part belle à l'évolution d'une personne vers sa maturité.
Les Tombeaux d'Atuan :
Au premier abord, on croit lire un nouveau roman, et non pas une suite. Mais cette impression se révèlera fausse. Tenar, une fillette de cinq ans, a été désignée comme réincarnation de la Gardienne des Tombeaux d'Atuan. Alors qu'elle en a quinze, elle sera confrontée à une situation qui l'obligera à se redéfinir entièrement. Et Ged y sera pour beaucoup…
L'Ultime Rivage :
Dernier volume de la « trilogie originale » ce volume se caractérise par un ton beaucoup plus sombre que celui des deux précédents. L'équilibre du monde de Terremer est mis en péril par une force mystérieuse qui semble ôter toute magie et tourner les hommes vers la tristesse et la mort. Ged, devenu Archimage de Roke, partira en compagnie d'Arren, un jeune prince venu d'Enlade, pour essayer de remonter à la source de ce trouble. Ils iront aux confins des Marches du Sud puis remonteront vers les Marches de L'Ouest. Chacun d'entre eux en reviendra changé.
Tehanu :
Rajout de 1990 à la trilogie initiale, ce quatrième volume se caractérise par un ré-équilibrage des sexes par la prééminence accordée à Tenar et sa protégée Therru. Ursula K. le Guin s'en explique dans une postface éclairante. le roman a été jugé trop féministe pour nombres de lecteurs, qui ont vécu la perte des pouvoirs de Ged comme insupportable. Pour autant ce roman, pour moi encore plus sombre que l'Ultime Rivage, est bien plus subtil et profondément humain.
Contes de Terremer :
Magnifique. L'écriture de chaque nouvelle est ciselée, les surprises au programme. Et l'on en apprend beaucoup plus sur l'histoire de Terremer, chaque nouvelle se situant à une époque différente, on finit par avoir une perspective différente et beaucoup plus riche de cet univers. Si vous voulez avoir un aperçu saisissant de ce cycle, commencez-donc par ces Contes de Terremer.
Le Vent d'ailleurs :
Où comment mettre fin à un cycle commencé trente ans plus tôt avec toute la hauteur de vue nécessaire : difficile de mettre en défaut Ursula K. le Guin sur la grande cohérence de son univers, encore une fois si profondément humain et, à mon sens, éloigné des clichés du genre.