Mon grand père Joseph

Je garde une assez bonne mémoire de mon grand-père paysan: Joseph. Mon père à construit sa maison familliale sur un terrain de Joseph qui offère à son fils pour construire dans le quartier de la "tribu" à Cosquer Saint Antoine. Il y a de vieilles familles qui vivent là depuis des génération à Guiscriff dans la campagne, à 6 kilomètres du bourg, c'est dans la pampa. Des prolétaires et des paysans dont les fils ou filles se sont installé souvent dans le village également, voir reprendre des fermes.

Ce qui fait que mon père habitait à 200m de la ferme de Joseph. Mais ils ne s'entendaient pas beaucoup. Dans sa jeunesse Joseph était quelqu'un de violent, il buvait un peu et il était très dur, un peu tyrannique avec sa femme Anne. Il tenait la ferme et faisait les saisons de recolte de betterave localement comme gagne pain. Sa femme Anne aidait à la ferme et aussi était ouvrière en usine. Dans la ferme, il y avait un poulailler, des clapiers pour les lapins et une crêche pour des vaches et un hangar. Mon père n'a rien eu pour la ferme de ces parents, elle valait que 60 000€ à leurs morts en héritage. Ils était pauvres.

C'était quelqu'un de très intelligent Anne, fait rare en campagne, elle avait son certificat d'étude. La plupart des gens ne font pas d'étude. Par exemple mon père et ma mère n'ont qu'un CAP.

Mon père disait de son propre père que c'était qu'un planqué durant la guerre. Il était résistant, il a participé à la libération de la poche de Lorient dans les communications à la radio à l'arrière du front. Il parlait autrement du frère de mon grand-père, qui disait lui c'était un assassin de nazi. On ne sait pas trop vraiment ce qu'ils ont fait durant la guerre, c'est flou et un mystère en réalité. Joseph recevait toujours le bulletin des résistants à son domicile.

Dans mon enfance j'étais tous le temps fourré chez Anne et Joseph, c'était ma nounou. Le surnom de mon grand-père: "Jop Go". J'allais tous le temps avec lui au champs. Joseph cultivait toujours un potager et travaillait la terre. Mais surtout il recoltait du foin et des choux pour nourir ces lapins. Il coupait le foin à la faux. Dans la pure tradition paysanne tel que l'Ankou et je l'aidait à mettre sur le tracteur.

On m'avait acheté un canard quand j'étais enfant à mettre dans le poullailler (puis à manger bien sur...). On l'avait appeler Saturnin. On m'avait aussi offert un lapin noir nommé Noiraud qu'on a finit par manger aussi. Je me rappel regarder gosse Joseph tué et depecer les lapins dans le hangar et voir les chiens lecher le sang qui dégoulinait au sol.

Joseph ne parlait jamais, il était silencieux, s'engueulait parfois en breton avec Anne, et sinon il disait "yahyah" Oui-Oui en breton et adorait fredonner des champs bretons tels que "Jolie Coucou" des frères Morvan. Du "Kan ha Diskan". Joseph s'habillait comme eux. Il devait beaucoup les appréciés. Ils sont de sa génération.

Joseph avait une manie, il mangeait presque que des patates et du lard avec du vin. Son repas paysan favoris. Mais surtout! Il mettait une tonne de sel, Anne était desespéré, et il a finit à l'hopital les artères bouchés à cause de ça.

Sinon Joseph avait des copains avec qui ils venaient jouer à la belote chez lui. Je n'ai pas connu Joseph qui buvait. Il buvait qu'un verre de vin au repas, jamais d'alcool sinon. Il n'allait jamais au bar... Et conduisait rarement, il restait à la ferme dans le village et se promenait parfois. Il venait me voir des fois chez moi. Sur la fin de vie, il restait assis dans la veranda à regarder les voitures passé sur la route dans une béatitude.

Anne était présidente du club du 3eme age de la ville, elle était très populaire et connu par tous les retraités du canton. Ils étaient très appréciés par les gens. J'allais parfois au club quand j'étais gosse quand il me gardait.

Ils étaient croyant, allaient à la messe, on fait le pélerinage à Lourdes. Il y avait dans leur maison des souvenirs de leur périple religieux.

La dernière phrase d'Anne que j'ai eu: "il n'y a pas de courant". Le Coran.... Non la bas, aucune bibliothèque ou magasin qui vendait le Coran au bled. Mais bon.

L'attache paysanne était importante, l'un de mes meilleurs amis Mathieu à Guiscriff était aussi un fils de paysan et on jouait à la ferme ou s'aidait. Il y avait des clans à Guiscriff, souvent les paysans étaient entre eux. Et partageait des valeurs du travail de la Terre. On était parfois moqué, considéré comme des ploucs, la dure réalité.